Francis Cabrel
Francis Cabrel : Cabrel public (1984)

- Ma place dans le trafic
- Les chemins de traverse
- Petite Marie
- Répondez-moi
- L'enfant qui dort
- Les voisins
- La fille qui m'accompagne
- Je pense encore à toi
- Pas trop de peine
- Chauffard
- Carte postale
- Question d'équilibre
- L'encre de tes yeux
- C'était l'hiver
- La fabrique
- Je l'aime à mourir
- Elle écoute pousser les fleurs
- Saïd et Mohamed
- Les murs de poussière
- La dame de Haute-Savoie
1. Ma place dans le trafic
Le jour se lève à peine,
Je suis déjà debout,
Et déjà je promène une larme sur mes joues.
Le café qui fume,
L'ascenseur qui m'attend,
Et le moteur que j'allume,
M'aident à prendre lentement,
Prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre,
Mais celui que je viens de choisir
M'a donné juste assez pour survivre,
Et trop peu pour m'enfuir.
Je reste prisonnier de mes promesses
A tous ces marchands de tapis
Qui me font dormir sur la laine épaisse
Et qui m'obligent au bout de chaque nuit,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais décrocher mon téléphone,
Je fais le 12,
Je suis un mutant, un nouvel homme.
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Je regarde s'éloigner les rebelles,
Et je me sens à l'étroit dans ma peau,
Mais j'ai juré sur la loi des échelles,
Si un jour je veux mourir tout en haut,
Il faut que je prenne ma place dans le trafic,
Que je prenne ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais débrancher mon téléphone,
Et je fais le 12.
Parce que quoique je dise,
Quoique je fasse,
Il faut que passent les voitures noires.
Je suis un mutant, un nouvel homme,
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Il y a tellement de choses graves
Qui se passent dans mes rues,
Que déjà mes enfants savent
Qu'il faudra qu'ils s'habituent,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic,
Ma place dans le trafic.
Je suis déjà debout,
Et déjà je promène une larme sur mes joues.
Le café qui fume,
L'ascenseur qui m'attend,
Et le moteur que j'allume,
M'aident à prendre lentement,
Prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre,
Mais celui que je viens de choisir
M'a donné juste assez pour survivre,
Et trop peu pour m'enfuir.
Je reste prisonnier de mes promesses
A tous ces marchands de tapis
Qui me font dormir sur la laine épaisse
Et qui m'obligent au bout de chaque nuit,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais décrocher mon téléphone,
Je fais le 12,
Je suis un mutant, un nouvel homme.
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Je regarde s'éloigner les rebelles,
Et je me sens à l'étroit dans ma peau,
Mais j'ai juré sur la loi des échelles,
Si un jour je veux mourir tout en haut,
Il faut que je prenne ma place dans le trafic,
Que je prenne ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais débrancher mon téléphone,
Et je fais le 12.
Parce que quoique je dise,
Quoique je fasse,
Il faut que passent les voitures noires.
Je suis un mutant, un nouvel homme,
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Il y a tellement de choses graves
Qui se passent dans mes rues,
Que déjà mes enfants savent
Qu'il faudra qu'ils s'habituent,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic,
Ma place dans le trafic.
2. Les chemins de traverse
Moi je marchais les yeux par terre
Toi t'avais toujours le nez en l'air
Et c'est comme ça qu'on s'est connu
On avait chacun sa guitare
On n'était pas loin d'une gare
C'est le hasard qui l'a voulu
Et tu m'as dis quand leurs ailes sont mortes
Les papillons vont où le vent les porte
On a pris le premier chemin venu
Et quand la nuit est tombée
Sur la voie ferrée
On était bien loin de la ville
On n'entendait que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
On a traversé les semaines
Comme de vrais fêtes foraines
Sans même penser au retour
On s'est perdu dans les nuages
Comme les oiseaux de passages
A suivre les fils d'un jour
Et pour ne pas que des fous nous renverssent,
On prenait les chemins de traverse
Même s'ils ne sont jamais les plus courts
Et quand la nuit tombait
Sur la voie ferrée
On était bien loin de la ville
On n'entendait que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Et quelques fois je me souviens
Ceux qui nous ont laché les chiens
Et jeté des pierres au visage
Ils n'ont rien empêché quand même
Puisque le seul métier qu'on aime
C'est la bohème et le voyage
Et quand la nuit va tomber
Sur la voie ferrée
On sera bien loin de la ville
On n'entendra que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Et quand la nuit va tomber
Sur la voie ferrée
On sera bien loin de la ville
On n'entendra que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Sous la pleine lune immobile
Toi t'avais toujours le nez en l'air
Et c'est comme ça qu'on s'est connu
On avait chacun sa guitare
On n'était pas loin d'une gare
C'est le hasard qui l'a voulu
Et tu m'as dis quand leurs ailes sont mortes
Les papillons vont où le vent les porte
On a pris le premier chemin venu
Et quand la nuit est tombée
Sur la voie ferrée
On était bien loin de la ville
On n'entendait que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
On a traversé les semaines
Comme de vrais fêtes foraines
Sans même penser au retour
On s'est perdu dans les nuages
Comme les oiseaux de passages
A suivre les fils d'un jour
Et pour ne pas que des fous nous renverssent,
On prenait les chemins de traverse
Même s'ils ne sont jamais les plus courts
Et quand la nuit tombait
Sur la voie ferrée
On était bien loin de la ville
On n'entendait que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Et quelques fois je me souviens
Ceux qui nous ont laché les chiens
Et jeté des pierres au visage
Ils n'ont rien empêché quand même
Puisque le seul métier qu'on aime
C'est la bohème et le voyage
Et quand la nuit va tomber
Sur la voie ferrée
On sera bien loin de la ville
On n'entendra que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Et quand la nuit va tomber
Sur la voie ferrée
On sera bien loin de la ville
On n'entendra que des notes
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Sous la pleine lune immobile
3. Petite Marie
Petite Marie, je parle de toi
Parce qu'avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses
Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Petite Marie, je t'attends transi
Sous une tuile de ton toit
Le vent de la nuit froide me renvoie la ballade
Que j'avais écrite pour toi
Petite furie, tu dis que la vie
C'est une bague à chaque doigt
Au soleil de Floride, moi mes poches sont vides
Et mes yeux pleurent de froid
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour partir...
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour partir...
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Parce qu'avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses
Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Petite Marie, je t'attends transi
Sous une tuile de ton toit
Le vent de la nuit froide me renvoie la ballade
Que j'avais écrite pour toi
Petite furie, tu dis que la vie
C'est une bague à chaque doigt
Au soleil de Floride, moi mes poches sont vides
Et mes yeux pleurent de froid
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour partir...
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour partir...
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
4. Répondez-moi
Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas la nature
C'est même pas une maison
J'ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu'un les entend
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur d'être emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des filles
Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d'antennes est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du sud
Vous, vous n'entendez pas
Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace
Portés sur des coussins que les maîtres embrassent
Pour s'effleurer la main, il faut des mots de passe
Pour s'effleurer la main
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur de s'enliser dans aussi peu d'espace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles et de pluie de jonquilles
Pour s'abriter aux épaules des filles
Mais la dernière des fées cherche sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques
Il n'y a plus que moi
Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas dans la nature
C'est même pas une maison.
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas la nature
C'est même pas une maison
J'ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu'un les entend
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur d'être emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des filles
Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d'antennes est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du sud
Vous, vous n'entendez pas
Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace
Portés sur des coussins que les maîtres embrassent
Pour s'effleurer la main, il faut des mots de passe
Pour s'effleurer la main
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur de s'enliser dans aussi peu d'espace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles et de pluie de jonquilles
Pour s'abriter aux épaules des filles
Mais la dernière des fées cherche sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques
Il n'y a plus que moi
Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas dans la nature
C'est même pas une maison.
5. L'enfant qui dort
Laissez rêver l'enfant qui dort
Aux fumées bleues des châteaux-forts
Laissez-lui démonter le ciel
Dehors c'est toujours pareil
Le coin des rues comme des frontières
Et toujours penser à se taire
La ville encerclée sous le gel
Depuis c'est toujours pareil
Le temps malmène
Ces hommes qui traînent
Le poids de leur corps
Leurs phrases vides
Leurs larmes sèches
Leurs années d'effort
Les rues immenses
Où le givre s'avance
Et la patrouille dehors
C'est à peine si les pavés résonnent
Sous le pas lourd des moitiés d'homme
Les mains fermées sur leur colère
Les yeux comme privés de lumière
Peut-être un jour si Dieu s'en mêle
La pluie remontera au ciel
Vers nos immobiles remords
Mais c'est toujours pareil dehors
Le temps malmène...
Et s'il veut vivre longtemps
Surtout laissez rêver l'enfant...
Aux fumées bleues des châteaux-forts
Laissez-lui démonter le ciel
Dehors c'est toujours pareil
Le coin des rues comme des frontières
Et toujours penser à se taire
La ville encerclée sous le gel
Depuis c'est toujours pareil
Le temps malmène
Ces hommes qui traînent
Le poids de leur corps
Leurs phrases vides
Leurs larmes sèches
Leurs années d'effort
Les rues immenses
Où le givre s'avance
Et la patrouille dehors
C'est à peine si les pavés résonnent
Sous le pas lourd des moitiés d'homme
Les mains fermées sur leur colère
Les yeux comme privés de lumière
Peut-être un jour si Dieu s'en mêle
La pluie remontera au ciel
Vers nos immobiles remords
Mais c'est toujours pareil dehors
Le temps malmène...
Et s'il veut vivre longtemps
Surtout laissez rêver l'enfant...
6. Les voisins
Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
Chacun d'eux sagement replié sur son bout de palier
Il y a tellement de gens malhonnêtes qu'il faut bien qu'on s'inquiète
Ils rêvaient à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
Ils s'échangeaient des mots sans chaleur dans le même ascenceur
Ils couraient fermer à tout allure leur quarante serrures
Puis ils s'endormaient dans les filés d'un poste de télé
En rêvant à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres
Ils pensaient que c'était bien assez se connaître
Pourtant ils se sentaient sourire
Et même ils s'entendaient dormir
Mais ils ne se sont jamais rencontrés ils ont déménagé
Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
Mais chacun son côté de cloison et chacun son feuilleton
Ils fermaient les volets de leur coeur tous les soirs à dix heure
En rêvant à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres
Ils pensaient que c'était bien assez se connaître
Pourtant ils se sentaient sourire
Et même ils s'entendaient dormir
Mais ils ne se sont jamais rencontrés puisqu'ils se disaient:
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
Chacun d'eux sagement replié sur son bout de palier
Il y a tellement de gens malhonnêtes qu'il faut bien qu'on s'inquiète
Ils rêvaient à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
Ils s'échangeaient des mots sans chaleur dans le même ascenceur
Ils couraient fermer à tout allure leur quarante serrures
Puis ils s'endormaient dans les filés d'un poste de télé
En rêvant à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres
Ils pensaient que c'était bien assez se connaître
Pourtant ils se sentaient sourire
Et même ils s'entendaient dormir
Mais ils ne se sont jamais rencontrés ils ont déménagé
Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
Mais chacun son côté de cloison et chacun son feuilleton
Ils fermaient les volets de leur coeur tous les soirs à dix heure
En rêvant à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres
Ils pensaient que c'était bien assez se connaître
Pourtant ils se sentaient sourire
Et même ils s'entendaient dormir
Mais ils ne se sont jamais rencontrés puisqu'ils se disaient:
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
7. La fille qui m'accompagne
Elle parle comme l'eau des fontaines
Comme les matins sur la montagne
Elle a les yeux presque aussi clairs
Que les murs blancs du fond de l'Espagne
Le bleu nuit de ses rêves m'attire
Même si elle connaît les mots qui déchirent
J'ai promis de ne jamais mentir
A la fille qui m'accompagne
Au fond de son jeu de miroir
Elle a emprisonné mon image
Et même quand je suis loin le soir
Elle pose ses mains sur mon visage
J'ai brûlé tous mes vieux souvenirs
Depuis qu'elle a mon coeur en point de mire
Et je garde mes nouvelles images
Pour la fille avec qui je voyage
On s'est juré les mots des enfants modèles
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants
Elle prendra jamais mon coeur pour un hôtel
Je dirai les mots qu'elle attend
Elle sait des îles auxquelles je pense
Et l'autre moitié de mes secrets
Je sais qu'une autre nuit s'avance
Lorsque j'entends glisser ses colliers
Un jour je bâtirai un empire
Avec tous nos instants de plaisir
Pour que plus jamais rien ne m'éloigne
De la fille qui m'accompagne
On s'est juré les mots des enfants modèles
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants
Je prendrai jamais son coeur pour un hôtel
Elle dira les mots que j'attends
Elle sait les îles auxquelles je pense
Et l'autre moitié de mes délires
Elle sait déjà qu'entre elle et moi
Plus y'a d'espace et moins je respire
Comme les matins sur la montagne
Elle a les yeux presque aussi clairs
Que les murs blancs du fond de l'Espagne
Le bleu nuit de ses rêves m'attire
Même si elle connaît les mots qui déchirent
J'ai promis de ne jamais mentir
A la fille qui m'accompagne
Au fond de son jeu de miroir
Elle a emprisonné mon image
Et même quand je suis loin le soir
Elle pose ses mains sur mon visage
J'ai brûlé tous mes vieux souvenirs
Depuis qu'elle a mon coeur en point de mire
Et je garde mes nouvelles images
Pour la fille avec qui je voyage
On s'est juré les mots des enfants modèles
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants
Elle prendra jamais mon coeur pour un hôtel
Je dirai les mots qu'elle attend
Elle sait des îles auxquelles je pense
Et l'autre moitié de mes secrets
Je sais qu'une autre nuit s'avance
Lorsque j'entends glisser ses colliers
Un jour je bâtirai un empire
Avec tous nos instants de plaisir
Pour que plus jamais rien ne m'éloigne
De la fille qui m'accompagne
On s'est juré les mots des enfants modèles
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants
Je prendrai jamais son coeur pour un hôtel
Elle dira les mots que j'attends
Elle sait les îles auxquelles je pense
Et l'autre moitié de mes délires
Elle sait déjà qu'entre elle et moi
Plus y'a d'espace et moins je respire
8. Je pense encore à toi
Je suis entré dans l'église
Et je n'y ai vu personne
Que le regard éteint du plâtre des statues
Je connais un endroit où il n'y a rien au-dessus
Je pense encore à toi.
J'aurais dû me méfier des vents qui tourbillonnent
De ces pierres qui taillent cachées sous l'eau qui dort
De ces bouts de ruisseaux qui deviennent des ports
Je pense encore à toi.
On m'avait dit que tout s'efface
Heureusement que le temps passe
J'aurai appris qu'il faut longtemps
Mais le temps passe, heureusement, heureusement.
J'ai croisé le mendiant qui a perdu sa route
Dans mon manteau de pluie je lui ressemble un peu
Et puis j'ai ton image plantée dans les yeux
Je pense encore à toi.
Et je n'y ai vu personne
Que le regard éteint du plâtre des statues
Je connais un endroit où il n'y a rien au-dessus
Je pense encore à toi.
J'aurais dû me méfier des vents qui tourbillonnent
De ces pierres qui taillent cachées sous l'eau qui dort
De ces bouts de ruisseaux qui deviennent des ports
Je pense encore à toi.
On m'avait dit que tout s'efface
Heureusement que le temps passe
J'aurai appris qu'il faut longtemps
Mais le temps passe, heureusement, heureusement.
J'ai croisé le mendiant qui a perdu sa route
Dans mon manteau de pluie je lui ressemble un peu
Et puis j'ai ton image plantée dans les yeux
Je pense encore à toi.
9. Pas trop de peine
Moi quand j'avais quatorze ans
Les accords de Dylan
Peuplaient mes insomnies
Et je m'endormais le matin
Ma guitare à la main
Sans débrancher l'ampli
Toi, tes parents te gardaient des ronds
Pour que tu aies ta maison
Avec un jardin sur le devant
Pour les soirs de printemps
Et quand tu arrivais au lycée
T'avais tout étudié
On était fier de toi
Moi je disais "je regrette
J'ai des notes plein la tête
Je ne vous entends pas
Elles s'envolent par milliers
Tous les soirs du fond de ma guitare"
Ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord
Ils m'ont foutu dehors
Ca m'a pas fait trop de peine
Et j'ai dit "vos livres sont moisis
Vos principes me gênent
Et vos chaînes m'ennuient
Surtout gardez vos rengaines
Pour ceux qui sont déjà endormis
Moi je suis pour qu'on sème
Des graines de folies"
Et j'ai fait pas mal de détours
J'ai vécu à la cour
Des mendiants et des rois
Pendant que toi tu comptais
Tes primes de fin d'année
Tes cravates de soie
Mais l'autre jour je t'ai retrouvé
Derrière ton guichet
Et j'ai compris à travers tes lunettes
Que c'est toi qui regrettes
Ca m'a pas fait trop de peine
Mais j'ai dit "tes livres étaient moisis
Ton costume te gêne
Et tes chaînes t'ennuient"
Tu as écouté la rengaine
Ca fait trente ans que tu es endormi
Tu as tes quatre semaines
Moi j'ai toute ma vie
Toute ma vie
Moi j'ai toute ma vie
Les accords de Dylan
Peuplaient mes insomnies
Et je m'endormais le matin
Ma guitare à la main
Sans débrancher l'ampli
Toi, tes parents te gardaient des ronds
Pour que tu aies ta maison
Avec un jardin sur le devant
Pour les soirs de printemps
Et quand tu arrivais au lycée
T'avais tout étudié
On était fier de toi
Moi je disais "je regrette
J'ai des notes plein la tête
Je ne vous entends pas
Elles s'envolent par milliers
Tous les soirs du fond de ma guitare"
Ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord
Ils m'ont foutu dehors
Ca m'a pas fait trop de peine
Et j'ai dit "vos livres sont moisis
Vos principes me gênent
Et vos chaînes m'ennuient
Surtout gardez vos rengaines
Pour ceux qui sont déjà endormis
Moi je suis pour qu'on sème
Des graines de folies"
Et j'ai fait pas mal de détours
J'ai vécu à la cour
Des mendiants et des rois
Pendant que toi tu comptais
Tes primes de fin d'année
Tes cravates de soie
Mais l'autre jour je t'ai retrouvé
Derrière ton guichet
Et j'ai compris à travers tes lunettes
Que c'est toi qui regrettes
Ca m'a pas fait trop de peine
Mais j'ai dit "tes livres étaient moisis
Ton costume te gêne
Et tes chaînes t'ennuient"
Tu as écouté la rengaine
Ca fait trente ans que tu es endormi
Tu as tes quatre semaines
Moi j'ai toute ma vie
Toute ma vie
Moi j'ai toute ma vie
10. Chauffard
Y'a les bandes blanches qui défilent,
Et la vie qui s'accroche à son fil.
Tu es dans la zone rouge du compteur,
Mais tu ne t'occupes plus des couleurs.
Il faut surtout pas que tes mains tremblent,
Y'a les troncs des arbres qui t'attendent,
Même dans les passages difficiles,
Y'a des bandes blanches qui défilent.
Y'a le vent qui siffle sous les tôles,
Et le cri des pneus quand tu décolles,
Et derrière toi la nuit qui retombe
Sur le sillage étroit de ta bombe.
Est-ce que c'est ton coeur qui fait hurler la machine,
Ou bien le moteur qui bat dans ta poitrine,
Et qui propulse ton projectile
Entre les bandes blanches qui défilent?
Chauffard, chauffard,
Tu vois autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu pousses la musique jusqu'au plus fort,
Pour pas sentir les doigts de la mort.
Ni les chiens qui aboient dans leur sommeil,
Ni les hommes de loi que tu réveilles.
Tu vois quelques tâches claires sur le dos des camions,
Quelques mots de travers sur des panneaux bidons,
Et ton sang fait monter les aiguilles
Jusqu'au rouge des feux que tu grilles.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu dis que tu connais ton nom par coeur,
Et que tu préfères le son de ton moteur,
Et si jamais personne ne t'arrête,
T'iras te crasher sur le fond de la planète,
Et que tu vibres quand les virages s'avancent,
Et que la vitesse te laisse ta chance,
Et que t'es jamais aussi tranquille
Que quand les bandes blanches défilent.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Et la vie qui s'accroche à son fil.
Tu es dans la zone rouge du compteur,
Mais tu ne t'occupes plus des couleurs.
Il faut surtout pas que tes mains tremblent,
Y'a les troncs des arbres qui t'attendent,
Même dans les passages difficiles,
Y'a des bandes blanches qui défilent.
Y'a le vent qui siffle sous les tôles,
Et le cri des pneus quand tu décolles,
Et derrière toi la nuit qui retombe
Sur le sillage étroit de ta bombe.
Est-ce que c'est ton coeur qui fait hurler la machine,
Ou bien le moteur qui bat dans ta poitrine,
Et qui propulse ton projectile
Entre les bandes blanches qui défilent?
Chauffard, chauffard,
Tu vois autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu pousses la musique jusqu'au plus fort,
Pour pas sentir les doigts de la mort.
Ni les chiens qui aboient dans leur sommeil,
Ni les hommes de loi que tu réveilles.
Tu vois quelques tâches claires sur le dos des camions,
Quelques mots de travers sur des panneaux bidons,
Et ton sang fait monter les aiguilles
Jusqu'au rouge des feux que tu grilles.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu dis que tu connais ton nom par coeur,
Et que tu préfères le son de ton moteur,
Et si jamais personne ne t'arrête,
T'iras te crasher sur le fond de la planète,
Et que tu vibres quand les virages s'avancent,
Et que la vitesse te laisse ta chance,
Et que t'es jamais aussi tranquille
Que quand les bandes blanches défilent.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
11. Carte postale
Allumés les postes de télévision,
Verrouillées les portes des conversations,
Oubliés les dames et les jeux de cartes,
Endormies les fermes quand les jeunes partent.
Brisées les lumières des ruelles en fête,
Refroidi le vin brûlant, les assiettes,
Déchirées les nappes des soirées de noce,
Oubliées les fables du sommeil des gosses,
Arrêtées les valses des derniers jupons,
Et les fausses notes des accordéons.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Goudronnées les pierres des chemins tranquilles,
Relevées les herbes des endroits fragiles,
Désertées les places des belles foraines,
Asséchées les traces de l'eau des fontaines.
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères,
Aux âtres des grandes cheminées de pierre,
Envolés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Envolées les robes des belles promises,
Les ailes des grillons, les paniers de cerises,
Oubliés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision
Verrouillées les portes des conversations,
Oubliés les dames et les jeux de cartes,
Endormies les fermes quand les jeunes partent.
Brisées les lumières des ruelles en fête,
Refroidi le vin brûlant, les assiettes,
Déchirées les nappes des soirées de noce,
Oubliées les fables du sommeil des gosses,
Arrêtées les valses des derniers jupons,
Et les fausses notes des accordéons.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Goudronnées les pierres des chemins tranquilles,
Relevées les herbes des endroits fragiles,
Désertées les places des belles foraines,
Asséchées les traces de l'eau des fontaines.
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères,
Aux âtres des grandes cheminées de pierre,
Envolés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Envolées les robes des belles promises,
Les ailes des grillons, les paniers de cerises,
Oubliés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision
12. Question d'équilibre
Je suis tout seul ce soir
J'ai les bras collés au comptoir
J'ai les pieds en bas dans la poussière
La tête là-haut dans le brouillard
Dans tous les couloirs
J'ai cru revoir les courbes de ton corps
Dans toutes les salles des aérogares
Dans toutes les cales des navires du port
chorus :
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Faut pas m'en vouloir
J'suis pas en état de te revoir
J'ai laissé toutes les larmes de mon corps
Dans le ruisseau en bas du trottoir
Et tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Confort"
chorus
Encore un verre
Après je me couche par terre
Je veux dormir en essayant de croire
Que c'est un de tes regards
Mais tous les autres m'agacent...
J'ai les bras collés au comptoir
J'ai les pieds en bas dans la poussière
La tête là-haut dans le brouillard
Dans tous les couloirs
J'ai cru revoir les courbes de ton corps
Dans toutes les salles des aérogares
Dans toutes les cales des navires du port
chorus :
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Faut pas m'en vouloir
J'suis pas en état de te revoir
J'ai laissé toutes les larmes de mon corps
Dans le ruisseau en bas du trottoir
Et tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Confort"
chorus
Encore un verre
Après je me couche par terre
Je veux dormir en essayant de croire
Que c'est un de tes regards
Mais tous les autres m'agacent...
13. L'encre de tes yeux
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
A trop vouloir te regarder,
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté.
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets.
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
A trop vouloir te regarder,
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté.
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets.
14. C'était l'hiver
Elle disait: "j'ai déjà trop marché,
mon coeur est déjà trop lourd de secrets,
trop lourd de peines".
Elle disait: "je ne continue plus,
ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu,
c'est plus la peine".
Elle disait que vivre était cruel,
Elle ne croyait plus au soleil,
Ni aux silences des églises.
Même mes sourires lui faisaient peur,
C'était l'hiver dans le fond de son coeur.
Le vent n'a jamais été plus froid,
La pluie plus violente que ce soir-là,
Le soir de ses vingt ans,
Le soir où elle a éteint le feu,
Derrière la façade de ses yeux,
Dans un éclair blanc.
Elle a sûrement rejoint le ciel,
Elle brille à côté du soleil,
Comme les nouvelles églises.
Mais si depuis ce soir-là je pleure,
C'est qu'il fait froid
Dans le fond de mon coeur.
mon coeur est déjà trop lourd de secrets,
trop lourd de peines".
Elle disait: "je ne continue plus,
ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu,
c'est plus la peine".
Elle disait que vivre était cruel,
Elle ne croyait plus au soleil,
Ni aux silences des églises.
Même mes sourires lui faisaient peur,
C'était l'hiver dans le fond de son coeur.
Le vent n'a jamais été plus froid,
La pluie plus violente que ce soir-là,
Le soir de ses vingt ans,
Le soir où elle a éteint le feu,
Derrière la façade de ses yeux,
Dans un éclair blanc.
Elle a sûrement rejoint le ciel,
Elle brille à côté du soleil,
Comme les nouvelles églises.
Mais si depuis ce soir-là je pleure,
C'est qu'il fait froid
Dans le fond de mon coeur.
15. La fabrique
Mon grand-père était un marin,
Il a dû mourir sur une île,
Mon père avait une ferme,
Et moi je suis sa seule fille.
Je me suis enfuie avec ce voyou
D'un village des alentours,
Aujourd'hui il s'étouffe dans son alcool,
Et me laisse seule
Avec nos trois gosses à nourrir
A la fabrique c'est pas facile,
C'est pas non plus très dur,
Mais ce sont ces heures qui défilent,
Et puis cette horloge sur le mur.
Un premier rêve qui passe
M'aide à tenir jusqu'à midi,
Où j'ai quelques minutes d'espace
Pour prendre un sandwich,
Boire un café, et m'asseoir.
Autrement c'est moi et la machine,
Jusqu'à ce que la sirène le décide,
Jusqu'au bout de l'après-midi,
Jusqu'au bout de ma vie.
Malgré moi mon coeur s'en retourne
Vers cette maison dans les terres,
Où j'ai passé tant d'années d'amour
A danser sur les bras de mon père.
Ces histoires de marins perdus,
Ces orages sur le lac XXX,
Ces navires à jamais disparus,
Avec leurs voiles grandes
Comme des morceaux de ciel.
Oui mais c'est ma vie qui a été gâchée,
Et c'est moi qui ai eu tort de laisser
Cette fabrique
Pour bien utiliser mon corps.
Moi je vais rentrer chez moi ce soir,
Je vais regarder mes mains,
Je vais me dire qu'au moins une fois
J'aurais aimé avoir la chance
D'aller plus loin.
Mais je vais travailler ici
Et oublier tout ce que je souhaite,
Peut-être ne jamais rencontrer
L'homme dont le nom est sur l'étiquette.
Ce sera moi et la machine
Jusqu'à ce que la sirène le décide
Jusqu'au bout de l'après-midi
Jusqu'au bout de ma vie.
Il a dû mourir sur une île,
Mon père avait une ferme,
Et moi je suis sa seule fille.
Je me suis enfuie avec ce voyou
D'un village des alentours,
Aujourd'hui il s'étouffe dans son alcool,
Et me laisse seule
Avec nos trois gosses à nourrir
A la fabrique c'est pas facile,
C'est pas non plus très dur,
Mais ce sont ces heures qui défilent,
Et puis cette horloge sur le mur.
Un premier rêve qui passe
M'aide à tenir jusqu'à midi,
Où j'ai quelques minutes d'espace
Pour prendre un sandwich,
Boire un café, et m'asseoir.
Autrement c'est moi et la machine,
Jusqu'à ce que la sirène le décide,
Jusqu'au bout de l'après-midi,
Jusqu'au bout de ma vie.
Malgré moi mon coeur s'en retourne
Vers cette maison dans les terres,
Où j'ai passé tant d'années d'amour
A danser sur les bras de mon père.
Ces histoires de marins perdus,
Ces orages sur le lac XXX,
Ces navires à jamais disparus,
Avec leurs voiles grandes
Comme des morceaux de ciel.
Oui mais c'est ma vie qui a été gâchée,
Et c'est moi qui ai eu tort de laisser
Cette fabrique
Pour bien utiliser mon corps.
Moi je vais rentrer chez moi ce soir,
Je vais regarder mes mains,
Je vais me dire qu'au moins une fois
J'aurais aimé avoir la chance
D'aller plus loin.
Mais je vais travailler ici
Et oublier tout ce que je souhaite,
Peut-être ne jamais rencontrer
L'homme dont le nom est sur l'étiquette.
Ce sera moi et la machine
Jusqu'à ce que la sirène le décide
Jusqu'au bout de l'après-midi
Jusqu'au bout de ma vie.
16. Je l'aime à mourir
Moi je n'étais rien,
Mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits,
Je l'aime à mourir.
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira,
Elle n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire,
Pour tout reconstruire.
Je l'aime à mourir.
Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier,
Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier,
Des éclats de rires.
Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel,
Et nous les traversons
A chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir,
Ne veut pas dormir.
Je l'aime à mourir.
Elle a dû faire toutes les guerres,
Pour être si forte aujourd'hui,
Elle a dû faire toutes les guerres,
De la vie, et l'amour aussi.
Elle vit de son mieux
Son rêve d'opaline,
Elle danse au milieu
des forêts qu'elle dessine,
Je l'aime à mourir.
Elle porte des rubans
qu'elle laisse s'envoler,
Elle me chante souvent
que j'ai tort d'essayer
De les retenir,
De les retenir,
Je l'aime à mourir.
Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits,
Je dois clouer des notes
A ses sabots de bois,
Je l'aime à mourir.
Je dois juste m'asseoir,
Je ne dois pas parler,
Je ne dois rien vouloir,
Je dois juste essayer
De lui appartenir,
De lui appartenir,
Je l'aime à mourir.
Mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits,
Je l'aime à mourir.
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira,
Elle n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire,
Pour tout reconstruire.
Je l'aime à mourir.
Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier,
Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier,
Des éclats de rires.
Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel,
Et nous les traversons
A chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir,
Ne veut pas dormir.
Je l'aime à mourir.
Elle a dû faire toutes les guerres,
Pour être si forte aujourd'hui,
Elle a dû faire toutes les guerres,
De la vie, et l'amour aussi.
Elle vit de son mieux
Son rêve d'opaline,
Elle danse au milieu
des forêts qu'elle dessine,
Je l'aime à mourir.
Elle porte des rubans
qu'elle laisse s'envoler,
Elle me chante souvent
que j'ai tort d'essayer
De les retenir,
De les retenir,
Je l'aime à mourir.
Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits,
Je dois clouer des notes
A ses sabots de bois,
Je l'aime à mourir.
Je dois juste m'asseoir,
Je ne dois pas parler,
Je ne dois rien vouloir,
Je dois juste essayer
De lui appartenir,
De lui appartenir,
Je l'aime à mourir.
17. Elle écoute pousser les fleurs
Elle écoute pousser les fleurs
Au milieu du bruit des moteurs
Avec de l'eau de pluie
Et du parfum d'encens
Elle voyage de temps en temps
Elle n'a jamais rien entendu
Des chiens qui aboient dans la rue
Elle fait du pain doré
Tous les jours à quatre heures
Elle mène sa vie en couleur
Elle collectionne
Les odeurs de l'automne
Et les brindilles de bois mort
Quand l'hiver arrive
Elle ferme ses livres
Et puis doucement
Elle s'endort sur des tapis de laine
Au milieu des poupées indiennes
Sur les ailes en duvet
De ses deux pigeons blancs
Jusqu'aux premiers jours du printemps
Elle dit qu'elle va faire
Le tour de la terre
Qu'elle sera rentrée pour dîner
Les instants fragiles
Les mots inutiles
Elle sait tout cela
Quand elle écoute pousser les fleurs
Au milieu du bruit des moteurs
Quand les autres s'emportent
Quand j'arrive à m'enfuir
C'est chez elle que je vais dormir
Et c'est vrai que j'ai peur de lui faire un enfant...
Au milieu du bruit des moteurs
Avec de l'eau de pluie
Et du parfum d'encens
Elle voyage de temps en temps
Elle n'a jamais rien entendu
Des chiens qui aboient dans la rue
Elle fait du pain doré
Tous les jours à quatre heures
Elle mène sa vie en couleur
Elle collectionne
Les odeurs de l'automne
Et les brindilles de bois mort
Quand l'hiver arrive
Elle ferme ses livres
Et puis doucement
Elle s'endort sur des tapis de laine
Au milieu des poupées indiennes
Sur les ailes en duvet
De ses deux pigeons blancs
Jusqu'aux premiers jours du printemps
Elle dit qu'elle va faire
Le tour de la terre
Qu'elle sera rentrée pour dîner
Les instants fragiles
Les mots inutiles
Elle sait tout cela
Quand elle écoute pousser les fleurs
Au milieu du bruit des moteurs
Quand les autres s'emportent
Quand j'arrive à m'enfuir
C'est chez elle que je vais dormir
Et c'est vrai que j'ai peur de lui faire un enfant...
18. Saïd et Mohamed
Elle changeait les draps de l'hôtel
Les traces de doigts sur les poubelles
Petite hirondelle, au milieu des corbeaux
Elle chantait "Desperado"
Moi, j'avais du retard sur le sommeil
Je m'étais fait doubler par le soleil
Elle de l'autre côté du couloir
Elle faisait chanter les miroirs
J'ai passé une heure de sa vie
Une heure sous le soleil d'Algérie
Sous la course des planètes
Y'a des moments qu'on regrette
Derrière ses paupières mi-closes
Je voyais plus de gris que de rose
Quand je suis parti, j'ai bien compris
Que je perdais quelque chose
Ses enfants qui font rien à l'école
Et qui ont les poches pleines de tubes de colle
Et toute façon personne ne t'aide
Quand tu t'appelles Saïd ou Mohamed
C'est le ciel en têle ondulée pour toujours
C'est la fenêtre sur la troisième cour
C'est le cri des voisines plein les oreilles
Et les heures de mauvais sommeil
Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend
Le mauvais français le musulman,
Sous la course des planètes
Ca serait bien qu'il s'inquiète
Avant que ses paupières n'explosent
Qu'elle prenne ce gris en overdose
Quand je suis parti j'ai bien compris
Qu'on y pouvait quelque chose...
Toi t'envoies dix francs
Pour les enfants du Gange
Parce que t'as vu les photos qui dérangent
T'envoies dix francs
Pour les enfants d'ailleurs
Parce que t'as vu les photos qui font peur
Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi...
Depuis je suis retourné à Marseille
Ses amis n'ont pas de nouvelles
Y'a trop d'hirondelles
Ou trop de corbeaux
Elle a du changer de ghetto
Moi, je crois plutôt qu'elle
Change les draps d'un autre hôtel
D'autres traces de doigts
Sur d'autres poubelles
De l'autre côté d'un autre couloir
Elle doit faire chanter les miroirs
Chanter les miroirs
Les traces de doigts sur les poubelles
Petite hirondelle, au milieu des corbeaux
Elle chantait "Desperado"
Moi, j'avais du retard sur le sommeil
Je m'étais fait doubler par le soleil
Elle de l'autre côté du couloir
Elle faisait chanter les miroirs
J'ai passé une heure de sa vie
Une heure sous le soleil d'Algérie
Sous la course des planètes
Y'a des moments qu'on regrette
Derrière ses paupières mi-closes
Je voyais plus de gris que de rose
Quand je suis parti, j'ai bien compris
Que je perdais quelque chose
Ses enfants qui font rien à l'école
Et qui ont les poches pleines de tubes de colle
Et toute façon personne ne t'aide
Quand tu t'appelles Saïd ou Mohamed
C'est le ciel en têle ondulée pour toujours
C'est la fenêtre sur la troisième cour
C'est le cri des voisines plein les oreilles
Et les heures de mauvais sommeil
Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend
Le mauvais français le musulman,
Sous la course des planètes
Ca serait bien qu'il s'inquiète
Avant que ses paupières n'explosent
Qu'elle prenne ce gris en overdose
Quand je suis parti j'ai bien compris
Qu'on y pouvait quelque chose...
Toi t'envoies dix francs
Pour les enfants du Gange
Parce que t'as vu les photos qui dérangent
T'envoies dix francs
Pour les enfants d'ailleurs
Parce que t'as vu les photos qui font peur
Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi...
Depuis je suis retourné à Marseille
Ses amis n'ont pas de nouvelles
Y'a trop d'hirondelles
Ou trop de corbeaux
Elle a du changer de ghetto
Moi, je crois plutôt qu'elle
Change les draps d'un autre hôtel
D'autres traces de doigts
Sur d'autres poubelles
De l'autre côté d'un autre couloir
Elle doit faire chanter les miroirs
Chanter les miroirs
19. Les murs de poussière
Il rêvait d'une ville étrangère
Une ville de filles et de jeux
Il voulait vivre d'autres manières
Dans un autre milieu
Il rêvait sur son chemin de pierres
"Je partirai demain, si je veux
J'ai la force qu'il faut pour le faire
Et j'irai trouver mieux"
Il voulait trouver mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il voulait trouver mieux...
Il a fait tout le tour de la terre
Il a même demandé à Dieu
Il a fait tout l'amour de la terre
Il n'a pas trouvé mieux
Il a croisé les rois de naguère
Tout drapés de diamants et de feu
Mais dans les châteaux des rois de naguère
Il n'a pas trouvé mieux...
Il n'a pas trouvé mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il n'a pas trouvé mieux...
Il a dit "Je retourne en arrière
Je n'ai pas trouvé ce que je veux"
Il a dit "Je retourne en arrière"
Il s'est brûlé les yeux
Il s'est brûlé les yeux
Sur son lopin de terre
Sur son vieil arbre tordu au milieu
Aux reflets de la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Au soleil sur les murs de poussière
Il s'est brûlé les yeux (x 3)
Une ville de filles et de jeux
Il voulait vivre d'autres manières
Dans un autre milieu
Il rêvait sur son chemin de pierres
"Je partirai demain, si je veux
J'ai la force qu'il faut pour le faire
Et j'irai trouver mieux"
Il voulait trouver mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il voulait trouver mieux...
Il a fait tout le tour de la terre
Il a même demandé à Dieu
Il a fait tout l'amour de la terre
Il n'a pas trouvé mieux
Il a croisé les rois de naguère
Tout drapés de diamants et de feu
Mais dans les châteaux des rois de naguère
Il n'a pas trouvé mieux...
Il n'a pas trouvé mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il n'a pas trouvé mieux...
Il a dit "Je retourne en arrière
Je n'ai pas trouvé ce que je veux"
Il a dit "Je retourne en arrière"
Il s'est brûlé les yeux
Il s'est brûlé les yeux
Sur son lopin de terre
Sur son vieil arbre tordu au milieu
Aux reflets de la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Au soleil sur les murs de poussière
Il s'est brûlé les yeux (x 3)
20. La dame de Haute-Savoie
Quand je serai fatigué
De sourire à ces gens qui m'écrasent
Quand je serai fatigué
De leur dire toujours les mêmes phrases
Quand leurs mots voleront en éclats
Quand il n'y aura plus que des murs en face de moi
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Quand je serai fatigué
D'avancer dans les brumes d'un rêve
Quand je serai fatigué
D'un métier où tu marches où tu crèves
Lorsque demain ne m'apportera
Que les cris inhumains d'une meute aux abois
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Y'a des étoiles qui courent
Dans la neige autour
De son chalet de bois
Y'a des guirlandes qui pendent du toit
Et la nuit descend
Sur les sapins blancs
Juste quand elle frappe des doigts
Quand j'aurai tout donné
Tout écrit, quand je n'aurai plus ma place
Au lieu de me jeter
Sur le premier Jésus-Christ qui passe
Je prendrai ma guitare avec moi
Et peut-être mon chien
S'il est encore là
Et j'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
De sourire à ces gens qui m'écrasent
Quand je serai fatigué
De leur dire toujours les mêmes phrases
Quand leurs mots voleront en éclats
Quand il n'y aura plus que des murs en face de moi
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Quand je serai fatigué
D'avancer dans les brumes d'un rêve
Quand je serai fatigué
D'un métier où tu marches où tu crèves
Lorsque demain ne m'apportera
Que les cris inhumains d'une meute aux abois
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Y'a des étoiles qui courent
Dans la neige autour
De son chalet de bois
Y'a des guirlandes qui pendent du toit
Et la nuit descend
Sur les sapins blancs
Juste quand elle frappe des doigts
Quand j'aurai tout donné
Tout écrit, quand je n'aurai plus ma place
Au lieu de me jeter
Sur le premier Jésus-Christ qui passe
Je prendrai ma guitare avec moi
Et peut-être mon chien
S'il est encore là
Et j'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie