Francis Cabrel
Francis Cabrel : Carte postale (1981)

1. Carte postale
Allumés les postes de télévision,
Verrouillées les portes des conversations,
Oubliés les dames et les jeux de cartes,
Endormies les fermes quand les jeunes partent.
Brisées les lumières des ruelles en fête,
Refroidi le vin brûlant, les assiettes,
Déchirées les nappes des soirées de noce,
Oubliées les fables du sommeil des gosses,
Arrêtées les valses des derniers jupons,
Et les fausses notes des accordéons.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Goudronnées les pierres des chemins tranquilles,
Relevées les herbes des endroits fragiles,
Désertées les places des belles foraines,
Asséchées les traces de l'eau des fontaines.
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères,
Aux âtres des grandes cheminées de pierre,
Envolés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Envolées les robes des belles promises,
Les ailes des grillons, les paniers de cerises,
Oubliés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision
Verrouillées les portes des conversations,
Oubliés les dames et les jeux de cartes,
Endormies les fermes quand les jeunes partent.
Brisées les lumières des ruelles en fête,
Refroidi le vin brûlant, les assiettes,
Déchirées les nappes des soirées de noce,
Oubliées les fables du sommeil des gosses,
Arrêtées les valses des derniers jupons,
Et les fausses notes des accordéons.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Goudronnées les pierres des chemins tranquilles,
Relevées les herbes des endroits fragiles,
Désertées les places des belles foraines,
Asséchées les traces de l'eau des fontaines.
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères,
Aux âtres des grandes cheminées de pierre,
Envolés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision.
C'est un hameau perdu sous les étoiles,
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales,
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise,
Il reste une carte postale.
Envolées les robes des belles promises,
Les ailes des grillons, les paniers de cerises,
Oubliés les rires des nuits de moissons,
Et allumés les postes de télévision
2. Même si j'y reste
Y'a sûrement une piste à l'autre bout du monde
A moitié recouverte sous les herbes blondes
Sur une île perdue où le ciel se lamente
Depuis qu'ont disparu les avions de quarante
On ne peut pas toujours vivre les vieilles et mêmes choses
Il faudra bien qu'un jour mon appareil s'y pose
Les ailes déchirées par les vents du parcours
Ne me permettront pas le voyage retour
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meure
Rien ne me fera regretter mon geste
A force de dormir sous les brises marines
Il ne restera rien de mes anciennes racines
Je n'aurai que ma peau pour unique prison
Trois ou quatre photos et la moitié d'un crayon
J'y vivrai tout le temps qu'on voudra que j'y vive
Mes histoires d'amour belles et définitives
Pour les arbres, les fleurs et les caméléons
Pour les vagues qui viennent et celles qui s'en vont
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meure
Rien ne me fera regretter mon geste
Juste en face, la mer sur des blocs de granit
Un jour j'irai graver les raisons de ma fuite
Avec les reflets blancs du regard des sirènes
J'avais peur des chemins qu'on voulait que je prenne
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meure
Rien ne me fera regretter mon geste
A moitié recouverte sous les herbes blondes
Sur une île perdue où le ciel se lamente
Depuis qu'ont disparu les avions de quarante
On ne peut pas toujours vivre les vieilles et mêmes choses
Il faudra bien qu'un jour mon appareil s'y pose
Les ailes déchirées par les vents du parcours
Ne me permettront pas le voyage retour
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meure
Rien ne me fera regretter mon geste
A force de dormir sous les brises marines
Il ne restera rien de mes anciennes racines
Je n'aurai que ma peau pour unique prison
Trois ou quatre photos et la moitié d'un crayon
J'y vivrai tout le temps qu'on voudra que j'y vive
Mes histoires d'amour belles et définitives
Pour les arbres, les fleurs et les caméléons
Pour les vagues qui viennent et celles qui s'en vont
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meure
Rien ne me fera regretter mon geste
Juste en face, la mer sur des blocs de granit
Un jour j'irai graver les raisons de ma fuite
Avec les reflets blancs du regard des sirènes
J'avais peur des chemins qu'on voulait que je prenne
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meure
Rien ne me fera regretter mon geste
3. Elle s'en va vivre ailleurs
Ce soir son rêve a rejoint
Le dernier wagon d'un train
Elle s'en va vivre ailleurs
Loin des murs gris où elle pleure
Elle connaît quelqu'un
Qui va croire en son histoire
Et lui ouvrir le coeur
Il fera brûler des mots
Pour lui réchauffer la peau
Et pour la couvrir de fleurs
Elle s'en va vivre ailleurs
Au bras d'une étoile bizarre
D'une star ou d'un modèle d'un chanteur
On lui a tant parlé de sa vie
Qu'elle veut la vivre
On lui a tant parlé de lui
Qu'elle veut le suivre
Et peut-être qu'elle l'a choisi
Pour qu'il la délivre
Elle s'en va pour qu'il la sauve
Qu'il lui dise des phrases mauves
Pour qu'il l'emporte ailleurs
Loin des murs gris où elle pleure
Il n'y aura que lui sur sa route
Elle vivra toutes ses folies par coeur
On lui a tant parlé de sa vie
Qu'elle veut la vivre
On lui a tant parlé de lui
Qu'elle veut le suivre
Et peut-être qu'elle l'a choisi
Pour qu'il la délivre
Tant pis si c'est un mirage
L'autre côté de l'image
Ne lui fait même pas peur
Elle s'en va vivre ailleurs
Même si le chanteur vit dans une autre histoire
Même si son regard n'est qu'un miroir
Qu'un miroir
Le dernier wagon d'un train
Elle s'en va vivre ailleurs
Loin des murs gris où elle pleure
Elle connaît quelqu'un
Qui va croire en son histoire
Et lui ouvrir le coeur
Il fera brûler des mots
Pour lui réchauffer la peau
Et pour la couvrir de fleurs
Elle s'en va vivre ailleurs
Au bras d'une étoile bizarre
D'une star ou d'un modèle d'un chanteur
On lui a tant parlé de sa vie
Qu'elle veut la vivre
On lui a tant parlé de lui
Qu'elle veut le suivre
Et peut-être qu'elle l'a choisi
Pour qu'il la délivre
Elle s'en va pour qu'il la sauve
Qu'il lui dise des phrases mauves
Pour qu'il l'emporte ailleurs
Loin des murs gris où elle pleure
Il n'y aura que lui sur sa route
Elle vivra toutes ses folies par coeur
On lui a tant parlé de sa vie
Qu'elle veut la vivre
On lui a tant parlé de lui
Qu'elle veut le suivre
Et peut-être qu'elle l'a choisi
Pour qu'il la délivre
Tant pis si c'est un mirage
L'autre côté de l'image
Ne lui fait même pas peur
Elle s'en va vivre ailleurs
Même si le chanteur vit dans une autre histoire
Même si son regard n'est qu'un miroir
Qu'un miroir
4. Répondez-moi
Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas la nature
C'est même pas une maison
J'ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu'un les entend
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur d'être emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des filles
Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d'antennes est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du sud
Vous, vous n'entendez pas
Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace
Portés sur des coussins que les maîtres embrassent
Pour s'effleurer la main, il faut des mots de passe
Pour s'effleurer la main
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur de s'enliser dans aussi peu d'espace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles et de pluie de jonquilles
Pour s'abriter aux épaules des filles
Mais la dernière des fées cherche sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques
Il n'y a plus que moi
Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas dans la nature
C'est même pas une maison.
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas la nature
C'est même pas une maison
J'ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu'un les entend
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur d'être emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des filles
Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d'antennes est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du sud
Vous, vous n'entendez pas
Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace
Portés sur des coussins que les maîtres embrassent
Pour s'effleurer la main, il faut des mots de passe
Pour s'effleurer la main
Répondez-moi
Répondez-moi
Mon coeur a peur de s'enliser dans aussi peu d'espace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles et de pluie de jonquilles
Pour s'abriter aux épaules des filles
Mais la dernière des fées cherche sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques
Il n'y a plus que moi
Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeilles sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas dans la nature
C'est même pas une maison.
5. Ma place dans le trafic
Le jour se lève à peine,
Je suis déjà debout,
Et déjà je promène une larme sur mes joues.
Le café qui fume,
L'ascenseur qui m'attend,
Et le moteur que j'allume,
M'aident à prendre lentement,
Prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre,
Mais celui que je viens de choisir
M'a donné juste assez pour survivre,
Et trop peu pour m'enfuir.
Je reste prisonnier de mes promesses
A tous ces marchands de tapis
Qui me font dormir sur la laine épaisse
Et qui m'obligent au bout de chaque nuit,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais décrocher mon téléphone,
Je fais le 12,
Je suis un mutant, un nouvel homme.
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Je regarde s'éloigner les rebelles,
Et je me sens à l'étroit dans ma peau,
Mais j'ai juré sur la loi des échelles,
Si un jour je veux mourir tout en haut,
Il faut que je prenne ma place dans le trafic,
Que je prenne ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais débrancher mon téléphone,
Et je fais le 12.
Parce que quoique je dise,
Quoique je fasse,
Il faut que passent les voitures noires.
Je suis un mutant, un nouvel homme,
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Il y a tellement de choses graves
Qui se passent dans mes rues,
Que déjà mes enfants savent
Qu'il faudra qu'ils s'habituent,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic,
Ma place dans le trafic.
Je suis déjà debout,
Et déjà je promène une larme sur mes joues.
Le café qui fume,
L'ascenseur qui m'attend,
Et le moteur que j'allume,
M'aident à prendre lentement,
Prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre,
Mais celui que je viens de choisir
M'a donné juste assez pour survivre,
Et trop peu pour m'enfuir.
Je reste prisonnier de mes promesses
A tous ces marchands de tapis
Qui me font dormir sur la laine épaisse
Et qui m'obligent au bout de chaque nuit,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais décrocher mon téléphone,
Je fais le 12,
Je suis un mutant, un nouvel homme.
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Je regarde s'éloigner les rebelles,
Et je me sens à l'étroit dans ma peau,
Mais j'ai juré sur la loi des échelles,
Si un jour je veux mourir tout en haut,
Il faut que je prenne ma place dans le trafic,
Que je prenne ma place dans le trafic.
Et quand je veux parler à personne,
Quand j'ai le blues,
Je vais débrancher mon téléphone,
Et je fais le 12.
Parce que quoique je dise,
Quoique je fasse,
Il faut que passent les voitures noires.
Je suis un mutant, un nouvel homme,
Je ne possède même pas mes désirs,
Je me parfume aux oxydes de carbone,
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir.
Il y a tellement de choses graves
Qui se passent dans mes rues,
Que déjà mes enfants savent
Qu'il faudra qu'ils s'habituent,
A prendre ma place dans le trafic,
A prendre ma place dans le trafic,
Ma place dans le trafic.
6. Chandelle
Elle, elle sort tout droit d'une aquarelle,
Avec ses dentelles d'autrefois,
Elle est belle comme un chemin de croix.
Elle, les enfants l'appellent Chandelle,
Parce qu'elle tremble à chaque pas,
Mais le prisonnier c'est moi.
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent,
Et se serrent sans bruit.
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
Chandelle je suis le premier qui l'appelle,
Le premier qui lui ouvre les bras,
Comme si chez nous elle n'existait pas.
Et d'elle, je reçois quelques nouvelles
Par les oiseaux qu'elle m'envoie,
"Je suis loin mais ne t'inquiète pas".
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent,
Et se serrent sans bruit.
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
Mais chacun de ses silences est mortel,
Chacun de ses mots te porte au ciel,
Hey, d'aussi loin que tu sois,
Si tu m'entends, arrête-toi,
Toi qui cours pour que ton corps soit transparent,
Toi qui pleures que la vie te prend tout ton temps,
Hey, d'aussi loin que tu sois,
Chandelle, c'est ma chanson pour toi,
Ma chanson pour toi.
Chandelle, c'est toujours le soir de Noël,
Quand elle revient vers chez moi,
Et même je ne suis pas sûr qu'il ait fait nuit,
Entre hier et aujourd'hui
Avec ses dentelles d'autrefois,
Elle est belle comme un chemin de croix.
Elle, les enfants l'appellent Chandelle,
Parce qu'elle tremble à chaque pas,
Mais le prisonnier c'est moi.
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent,
Et se serrent sans bruit.
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
Chandelle je suis le premier qui l'appelle,
Le premier qui lui ouvre les bras,
Comme si chez nous elle n'existait pas.
Et d'elle, je reçois quelques nouvelles
Par les oiseaux qu'elle m'envoie,
"Je suis loin mais ne t'inquiète pas".
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent,
Et se serrent sans bruit.
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi.
Mais chacun de ses silences est mortel,
Chacun de ses mots te porte au ciel,
Hey, d'aussi loin que tu sois,
Si tu m'entends, arrête-toi,
Toi qui cours pour que ton corps soit transparent,
Toi qui pleures que la vie te prend tout ton temps,
Hey, d'aussi loin que tu sois,
Chandelle, c'est ma chanson pour toi,
Ma chanson pour toi.
Chandelle, c'est toujours le soir de Noël,
Quand elle revient vers chez moi,
Et même je ne suis pas sûr qu'il ait fait nuit,
Entre hier et aujourd'hui
7. Comme une madone oubliée
Tous les soirs, la même fille attend
Sur le même square, le même banc
Comme une madone oubliée, les jambes croisées
Elle voyage au milieu des maisons
Dans la nuit bleue des télévisions
Comme les fantômes légers, les voiles de fumée
On dit qu'elle a des chambres en ville
On dit qu'elle dort sur le côté
Qu'elle est plutôt d'humeur facile
Qu'on ne la dérange jamais
Qu'il y a des tas de chats qui dorment
En travers sur ses oreillers
Au milieu du parfum des hommes
Et même si tout ça c'était vrai
Au milieu des feuilles et des brindilles
Elle fait son show sur talons aiguilles
Elle joue son cinéma muet
Elle tend ses filets
Et sur les allées du square s'imprime
Le pas de ses futures victimes
Qui viendront s'incendier le coeur
Aux étranges lueurs
On dit qu'elle est l'amie fidèle
De ceux qui n'osent pas parler
Qu'elle connaît le chant des sirènes
Qu'elle peut aussi le murmurer
Qu'il y a des tas de gens qui l'aiment
Et qui ne lui sourient jamais
Que ce ne sont jamais les mêmes
Et même si tout ça c'était vrai
Quels que soient les murs qui te protègent
Un soir tu te prendras à son piège
Le soir où tu seras devenu
Une ombre de plus
Car tous les soirs, la même fille attend
Sur le même square et sur le même banc
Comme une madone oubliée
Les jambes croisées
Sur le même square, le même banc
Comme une madone oubliée, les jambes croisées
Elle voyage au milieu des maisons
Dans la nuit bleue des télévisions
Comme les fantômes légers, les voiles de fumée
On dit qu'elle a des chambres en ville
On dit qu'elle dort sur le côté
Qu'elle est plutôt d'humeur facile
Qu'on ne la dérange jamais
Qu'il y a des tas de chats qui dorment
En travers sur ses oreillers
Au milieu du parfum des hommes
Et même si tout ça c'était vrai
Au milieu des feuilles et des brindilles
Elle fait son show sur talons aiguilles
Elle joue son cinéma muet
Elle tend ses filets
Et sur les allées du square s'imprime
Le pas de ses futures victimes
Qui viendront s'incendier le coeur
Aux étranges lueurs
On dit qu'elle est l'amie fidèle
De ceux qui n'osent pas parler
Qu'elle connaît le chant des sirènes
Qu'elle peut aussi le murmurer
Qu'il y a des tas de gens qui l'aiment
Et qui ne lui sourient jamais
Que ce ne sont jamais les mêmes
Et même si tout ça c'était vrai
Quels que soient les murs qui te protègent
Un soir tu te prendras à son piège
Le soir où tu seras devenu
Une ombre de plus
Car tous les soirs, la même fille attend
Sur le même square et sur le même banc
Comme une madone oubliée
Les jambes croisées
8. Tu es toujours la même
Tu es toujours la même
Tu as toujours dans les yeux
Un peu de nos folies anciennes
Quelques braises d'un ancien feu
Et même si ce feu est mort
Quelque chose y brûle encore
Tu es toujours la même
A croire que le temps s'éternise
Tu es toujours mon plus beau poème
Celui que je ne veux pas qu'on lise
Et même si ces mots sont morts
Quelque chose y brûle encore
C'est peut-être
Que ma tête dort encore
Au milieu de tes bras
C'est sans doute
Que ma route passe
Juste à côté de toi
La prêtresse gitane l'avait dit
Rien n'est jamais fini
Elle voit mes rêves avec tes rêves autour
T'es la même toujours
La même toujours
Même les autres se souviennent
Cette vie qu'on vivait tout droit
Il suffit qu'ils en parlent
Tu as toujours dans les yeux
Un peu de nos folies anciennes
Quelques braises d'un ancien feu
Et même si ce feu est mort
Quelque chose y brûle encore
Tu es toujours la même
A croire que le temps s'éternise
Tu es toujours mon plus beau poème
Celui que je ne veux pas qu'on lise
Et même si ces mots sont morts
Quelque chose y brûle encore
C'est peut-être
Que ma tête dort encore
Au milieu de tes bras
C'est sans doute
Que ma route passe
Juste à côté de toi
La prêtresse gitane l'avait dit
Rien n'est jamais fini
Elle voit mes rêves avec tes rêves autour
T'es la même toujours
La même toujours
Même les autres se souviennent
Cette vie qu'on vivait tout droit
Il suffit qu'ils en parlent
9. Chauffard
Y'a les bandes blanches qui défilent,
Et la vie qui s'accroche à son fil.
Tu es dans la zone rouge du compteur,
Mais tu ne t'occupes plus des couleurs.
Il faut surtout pas que tes mains tremblent,
Y'a les troncs des arbres qui t'attendent,
Même dans les passages difficiles,
Y'a des bandes blanches qui défilent.
Y'a le vent qui siffle sous les tôles,
Et le cri des pneus quand tu décolles,
Et derrière toi la nuit qui retombe
Sur le sillage étroit de ta bombe.
Est-ce que c'est ton coeur qui fait hurler la machine,
Ou bien le moteur qui bat dans ta poitrine,
Et qui propulse ton projectile
Entre les bandes blanches qui défilent?
Chauffard, chauffard,
Tu vois autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu pousses la musique jusqu'au plus fort,
Pour pas sentir les doigts de la mort.
Ni les chiens qui aboient dans leur sommeil,
Ni les hommes de loi que tu réveilles.
Tu vois quelques tâches claires sur le dos des camions,
Quelques mots de travers sur des panneaux bidons,
Et ton sang fait monter les aiguilles
Jusqu'au rouge des feux que tu grilles.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu dis que tu connais ton nom par coeur,
Et que tu préfères le son de ton moteur,
Et si jamais personne ne t'arrête,
T'iras te crasher sur le fond de la planète,
Et que tu vibres quand les virages s'avancent,
Et que la vitesse te laisse ta chance,
Et que t'es jamais aussi tranquille
Que quand les bandes blanches défilent.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Et la vie qui s'accroche à son fil.
Tu es dans la zone rouge du compteur,
Mais tu ne t'occupes plus des couleurs.
Il faut surtout pas que tes mains tremblent,
Y'a les troncs des arbres qui t'attendent,
Même dans les passages difficiles,
Y'a des bandes blanches qui défilent.
Y'a le vent qui siffle sous les tôles,
Et le cri des pneus quand tu décolles,
Et derrière toi la nuit qui retombe
Sur le sillage étroit de ta bombe.
Est-ce que c'est ton coeur qui fait hurler la machine,
Ou bien le moteur qui bat dans ta poitrine,
Et qui propulse ton projectile
Entre les bandes blanches qui défilent?
Chauffard, chauffard,
Tu vois autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu pousses la musique jusqu'au plus fort,
Pour pas sentir les doigts de la mort.
Ni les chiens qui aboient dans leur sommeil,
Ni les hommes de loi que tu réveilles.
Tu vois quelques tâches claires sur le dos des camions,
Quelques mots de travers sur des panneaux bidons,
Et ton sang fait monter les aiguilles
Jusqu'au rouge des feux que tu grilles.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
Tu dis que tu connais ton nom par coeur,
Et que tu préfères le son de ton moteur,
Et si jamais personne ne t'arrête,
T'iras te crasher sur le fond de la planète,
Et que tu vibres quand les virages s'avancent,
Et que la vitesse te laisse ta chance,
Et que t'es jamais aussi tranquille
Que quand les bandes blanches défilent.
Chauffard, chauffard,
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides,
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide.
Chauffard, chauffard.
10. Je m'ennuie de chez moi
Quand les vents se déchirent sur les angles des toits
Des rues que je traverse à peine
Quand les journées s'étirent et n'en finissent pas
Je m'ennuie de chez moi
Quand je sens que l'automne se consume là-bas
Quand je sais que le feu dévore
Les berges de Garonne où les arbres flamboient
Je m'ennuie de chez moi
De ce bout de terrain qui a brûlé ma mémoire
Ce petit point sur le grand canevas
Qu'un grand-père italien a choisi par hasard
Y'a longtemps déjà
Y'a longtemps déjà
Quand le mot tambourin ne chantait que pour moi
Quand je me cachais pour l'entendre
La cabane du jardin, la clef du cadenas
Y'a longtemps déjà
Lorsque j'y pense trop
Lorsque mes yeux se froissent
Puisque je sais qu'il existe sans moi
Je mets mon coeur en haut des pilotis de glace
Je continue comme ça,
Je continue comme ça
Lorsque j'y pense trop
Lorsque mes yeux se froissent
Puisque je sais qu'il existe sans moi
Je mets mon coeur en haut des pilotis de glace
Je continue comme ça
Quand je m'ennuie de chez moi
Des rues que je traverse à peine
Quand les journées s'étirent et n'en finissent pas
Je m'ennuie de chez moi
Quand je sens que l'automne se consume là-bas
Quand je sais que le feu dévore
Les berges de Garonne où les arbres flamboient
Je m'ennuie de chez moi
De ce bout de terrain qui a brûlé ma mémoire
Ce petit point sur le grand canevas
Qu'un grand-père italien a choisi par hasard
Y'a longtemps déjà
Y'a longtemps déjà
Quand le mot tambourin ne chantait que pour moi
Quand je me cachais pour l'entendre
La cabane du jardin, la clef du cadenas
Y'a longtemps déjà
Lorsque j'y pense trop
Lorsque mes yeux se froissent
Puisque je sais qu'il existe sans moi
Je mets mon coeur en haut des pilotis de glace
Je continue comme ça,
Je continue comme ça
Lorsque j'y pense trop
Lorsque mes yeux se froissent
Puisque je sais qu'il existe sans moi
Je mets mon coeur en haut des pilotis de glace
Je continue comme ça
Quand je m'ennuie de chez moi