Georges Brassens
La fessée
La veuve et l' orphelin, quoi de plus émouvant ?
Un vieux copain d' école étant mort sans enfants,
Abandonnant au monde une épouse épatante,
J'allai rendre visite à la désespérée.
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
Je lui tins compagni' dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux,
Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l'ame...
Bientôt, par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci !
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes-
Ma pipe dépassait un peu de mon veston -
Aimable, elle m'encouragea : "Bourrez-la donc,
Qu'aucun impératif moral ne vous arrête.
Si mon pauvre mari detestait le tabac,
Maintenant la fumée ne le dérange pas.
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? ,"
A minuit, d'une voix douce de seraphin,
Elle me demanda si je n'avais pas faim-
"
Un vieux copain d' école étant mort sans enfants,
Abandonnant au monde une épouse épatante,
J'allai rendre visite à la désespérée.
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
Je lui tins compagni' dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux,
Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l'ame...
Bientôt, par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci !
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes-
Ma pipe dépassait un peu de mon veston -
Aimable, elle m'encouragea : "Bourrez-la donc,
Qu'aucun impératif moral ne vous arrête.
Si mon pauvre mari detestait le tabac,
Maintenant la fumée ne le dérange pas.
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? ,"
A minuit, d'une voix douce de seraphin,
Elle me demanda si je n'avais pas faim-
"